jeudi 30 octobre 2014

La création du Moyen Kongo comme un pays en 1904:

Le royaume Gondi sous occupation française a été baptisé plusieurs fois:
- le traité de Brazza avec Makoko donne naissance au Kongo intérieur le 10 Septembre 1880;
- lors du déroulement de la Conférence de Berlin du 15 Novembre 1884 au 26 Février 1885 : une Conférence de Berlin bis organisée au Quai d'Orsay par Jules Ferry donne naissance à la colonie française du Gabon Kongo capitale Libreville le 5 Février 1885, tandis que dans les coulisses de Berlin le Portugal a réussi à décrocher le Kabinda portugais le 14 Février 1885 et plus tard toujours à Paris la France crée la colonie française du Kongo français le 26 Février 1885; alors les quatorze nations présentes à la Conférence reconnaissaient :l'Etat indépendant du roi Léopold II, dont le royaume Gondi capitale Djaka faisait partie;
- le 26 Janvier 1886 le royaume Gondi est baptisé: la France en Afrique;
- le 27 Avril 1886 Brazza est nommé Commissaire général du gouvernement de la république française pour le Kongo français qui comprend: le Gabon, le Kongo, l'Oubangui Chari et le Tchad;
- le 15 Janvier 1898, Brazza est remplacé par Henri De Lamothe qui publie le Décret du 28 Mars 1899, relatif au régime de la propriété foncière au Kongo français qui stipule:
article 1: les immeubles appartenant dans le Kongo français à des Européens et descendants d'Européens ou à des indigènes naturalisés français seront seuls soumis aux dispositions du présent décret.
2. Les biens appartenant aux indigènes sont régis par les coutumes et usages locaux pour tout ce qui concerne leur acquisition, leur conservation et leur transmission......
Grâce à ce Décret du 28 Mars 1899 la France cède à des compagnies concessionnaires, qui versent un impôt à l'Administration française. Ces compagnies exploitent l'ivoire, le caoutchouc, le bois précieux, les mines et le pétrole. Elles reçoivent pour trente ans, d'immenses domaines variant entre 200.000 et 14 millions d'hectares. Les dites compagnies concessionnaires doivent verser 15% de leurs bénéfices comme impôt à l'Administration française.
- en 1901: Henri De Lamothe est remplacé par Albert Grodet, toujours à la fonction de Commissaire général de la république française pour le Kongo français capitale Libreville;
- en 1903: Emile Gentil devient Commissaire du gouvernement de la république française pour le Kongo français capitale Libreville. Le 29 Décembre 1903, il publie un Décret déterminant les limites Territoriales qui séparent le Kongo, le Gabon, l'Oubangui Chari et le Tchad.
Sous l'administration d'Emile Gentil, publication des " Notes sur la Sangha" dont voici l'extrait:
Nous avons le choix entre deux systèmes:
L'Assimilation et le Protectorat
L'Assimilation, c'est l'application immédiate d'un corps de codes et de règlements qui ont été faits pour une autre race, un autre pays, un autre climat, d'autres mœurs et une autre période d'évolution sociale. Elle impliquerait de folles dépenses et aurait probablement pour résultat final...la destruction complète des races indigènes.
Le Protectorat, c'est l'acceptation de ce qui a existé et sa lente transformation par notre contact, notre exemple et nos conseils dans le sens qui nous est indiqué par notre propre histoire vers l'état social auquel nous tendons nous mêmes...
En résumé, nous trouvons dans la Sangha, comme dans le reste du Kongo, en présence des populations qui en sont encore aux premières étapes de l'évolution, la bestialité, la sauvagerie et la barbarie. Des premiers, il n'y a pas à se préoccuper: leur nombre est infime et le métissage les fera disparaître en faisant entrer dans les peuplades plus avancées ceux d'entre eux qui ont quelque aptitude à la vie sociale. Les troisièmes, les barbares sont l'échelon intermédiaire entre les sauvages et nous mêmes.
Nous devrons donc partout où il existe un rudiment d'autorité, la conserver précieusement et nous en servir pour établir de petits Etats s'étendant à deux ou trois jours de marche de leurs capitales et comportant au plus, 30 ou 40.000 habitants. Lorsque ces Etats n'existeront pas nous devrons faire tous nos efforts pour les créer sous l'autorité de chefs choisis soit parmi nos serviteurs les plus intelligents, soit parmi les familles royales des Etats déjà existant......"
L'Affaire Toqué-Gaud:
Le 14 Juillet 1903, à Mbirou, à DJAKA dans le royaume Gondi, un administrateur de l'occupation française du territoire Gondi, Georges Toqué, et un commis des affaires indigènes, Fernand Gaud, décident de faire exécuter DJAKA ancien guide, en lui introduisant dans l'anus une cartouche de dynamite pour fêter le 14 Juillet 1903, fête nationale française. Au procès, les accusés rappellent qu'ils ont déclaré avant cette action épouvantables: "ça l'air idiot; mais ça médusera les indigènes. Si après ça ils ne se tiennent pas tranquilles ! ". Gaud dira à son procès qu'il voulait faire constater autour de lui l'étrangeté de cette mort:" Ni trace de coup de fusil, ni trace de coup de sagaie: c'est par une sorte de miracle qu'est mort celui qui n'avait pas voulu faire amitié avec le Blanc" (propos rapportés par Félicien Challaye, qui accompagna Brazza dans sa mission d'inspection). Ils sont condamnés à des peines légères (à cinq ans de réclusion), mais le scandale est tel qu'il conduit au lancement d'une enquête administrative, enquête dont sera chargé Brazza, et qui sera à l'origine de son dernier voyage au GONDI.
En 1904: Brazzaville, ville fantôme devient capitale Kongo français et dépendance couvrant: le Gabon et une partie de l'Oubangui Chari. Cette capitale vient d'être transférée de Libreville à Brazzaville par Mr Emile Gentil et qui crée en même temps le Moyen Kongo et gouvernera jusqu'en 1908.

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